Comme nous l’avons vu dans un précédent article sur la fonction RH: créatrice de valeur pour l’entreprise, la gestion des coûts cachés de l’entreprise suppose naturellement une rationalisation de la gestion de la ressource humaine. Cette affirmation de simple bon sens, remise dans la perspective des pratiques actuelles en RH, pose pourtant un nouveau paradigme : celui de l’introduction des nouvelles technologies en RH ; les approches analytiques et quantitatives en particulier.
Une gestion rationnelle commence d’abord par la mise en place d’un tableau de bord d’indicateurs afin de mesurer les différents dysfonctionnements ; autrement dit d’une Business Intelligence. Les systèmes d’information des entreprises sont souvent conçus pour fournir des indicateurs de suivi de la performance économique, cependant ils n’intègrent que rarement des indicateurs pour le suivi des dysfonctionnements humains (absentéisme, accidents,…). La BI, appliquées aux ressources humaines, on parle alors de BIRH, peut alors apporter ce complément d’information pour une vue plus cohérente et plus complète sur la performance globale de l’entreprise. Ces indicateurs permettent finalement de mettre la lumière sur cette part implicite et informelle qui agit dans l’ombre de l’entreprise et altère sa performance.
De fait, la BI est déjà intégrée dans la plupart des entreprises, notamment dans le marketing et la finance. Les ressources humaines sont a priori considérées comme un sujet un peu moins exposé ; moins excitant. En réalité l’enjeu qui s’y rapporte est de taille : pas moins de 4000 milliards de dollars sont dépensés chaque année en paie à travers le monde. Sous cet angle, parler de « marché des ressources humaines » recouvre tout son sens.
Le panorama des technologies à l’usage des RH est plutôt vaste. Seront-elles un levier de création de valeur ? Une enquête menée en 2014 par ISG (Information Services group), sur 119 entreprises à travers le monde (25% des sociétés sont européennes), nous apprend que 48% des entreprises interrogées projettent de se doter de tableaux de bord et d’outils d’analytics dans un futur proche dans l’objectif de piloter les processus métier, simplifier et réduire les coûts et piloter le gestion du capital humain.